Vitamine C
Depuis 2015, en marge du Référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN), une liste complémentaire composée d’actes initialement innovants, mais désormais utilisés en soins courants, a été établie. Les actes de biologie médicale inscrits sur cette liste, actuellement financés provisoirement en tant qu’actes hors nomenclature (MERRI G03), ont vocation à faire l’objet d’une évaluation par la HAS afin de décider de la pérennisation ou non de leur prise en charge via une inscription à la Nomenclature des actes de biologie médicale (NABM). Le dosage de la vitamine C dans le sang, référencé sous les codes K092 « vitamine C [acide ascorbique] », K093 « vitamine C oxydée/réduite [acide ascorbique/déhydroascorbique] » et K174 « vitamine C leucocytaire», se situe parmi les 60 examens de la liste complémentaire les plus réalisés en 2016, avec plus de 40 000 dosages déclarés à la DGOS pour cette année-là par les établissements de santé français éligibles au financement des actes hors nomenclature, soit un coût de plus d’un million d’euros.
Les conclusions de la HAS quant à l’intérêt et aux conditions d’utilisation semblant raisonnées du dosage de la vitamine C dans le sang sont les suivantes :
-le dosage sanguin de la vitamine C est associé à des difficultés pré- et post-analytiques substantielles dont le principal risque peut être de conduire à un surdiagnostic de déficits en vitamine C. Par conséquent, il semble souhaitable que l’utilisation de ce test se limite à la confirmation diagnostique de scorbut chez les patients présentant des symptômes cliniquement évocateurs d’une carence prolongée en vitamine C (hémorragies diffuses, atteintes gingivales, arthralgies, troubles de la cicatrisation) ;
-en l’absence de symptômes cliniquement évocateurs d’une carence prolongée en vitamine C, le dosage de vitamine C n’apparaît indiqué dans aucun des contextes suivants :
bilans nutritionnels pré- et postopératoire de chirurgie bariatrique,
bilan de dénutrition,
bilan nutritionnel du patient atteint de maladie malabsorptive,
bilan nutritionnel du patient sous nutrition artificielle,
bilan nutritionnel du patient dialysé ;
-la HAS relève qu’une inscription à la NABM n’apparaît pas nécessaire pour prendre en charge les patients concernés par une suspicion de diagnostic de scorbut lorsqu’ils sont pris en charge en milieu hospitalier, ce qui est généralement le cas.