Emmanuel Macron est revenu le 8 mai dernier dans une interview à Elle sur son « grand plan » contre le « fléau » de « l’infertilité » annoncé en janvier dernier.
Le plan de lutte contre l’infertilité prévoit un bilan de santé complet, autour de l’âge de 20 ans, remboursé par l’Assurance maladie et proposé à tous. Cette idée du « check-up fertilité » afin d’établir un bilan complet, spermogramme, (ou) réserve ovarienne n’a pas remporté un franc succès auprès des spécialistes.
Renforcer la prévention, fluidifier le parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP) pour réduire les délais d’attente et développer la recherche : tel est le triptyque sur lequel le président veut faire reposer son plan contre l’infertilité.
Quel sera ce BILAN D’INFERTILITÉ ? Nous attendons d’en savoir plus pour vous informer !
En général, après un examen médical, le médecin prescrit tout d’abord au couple hétérosexuel les examens les plus simples. Il peut, si nécessaire, envisager un bilan plus complet pour explorer la baisse de la fertilité.
1/ Recherche d’une baisse de la fertilité chez la femme :
La prescription médicale des examens complémentaires et leur ordre de priorité dépendent des résultats de l’examen clinique et des données de l’interrogatoire.
-Analyse de la durée et de la régularité des cycles menstruels de la femme par la courbe de température
-Prise de sang pour mesurer les taux hormonaux
Le médecin indique le jour où la prise de sang doit être réalisée. Ce dosage (estradiol, progestérone, LH, FSH, prolactine et hormone anti–mullérienne AMH qui est un marqueur de la réserve ovarienne en follicules…) permet de détecter certaines anomalies du fonctionnement ovarien ou de l’hypophyse.
-Échographie abdomino-pelvienne par voie endovaginale
-Hystérosalpingographie (hystérographie) et hystéroscopie
-Cœlioscopie abdomino-pelvienne
D’autres examens peuvent être nécessaires
Il s’agit de :
une biopsie de l’endomètre (muqueuse interne de l’utérus) effectuée dans la seconde partie du cycle ;
un complément de bilan hormonal (par ex dosage des androgènes en cas de suspicion de syndrome des ovaires polykystiques) ;
une IRM de la région abdomino–pelvienne ;
un caryotype, à la recherche d’une anomalie chromosomique.
2/Recherche d’une baisse de la fertilité chez l’homme
La prescription des examens complémentaires chez l’homme dépend des résultats de l’examen clinique et des données de l’interrogatoire.
-Le spermogramme
Cet examen est indispensable car il permet d’identifier la plupart des infertilités masculines. Pratiqué en laboratoire, il consiste à recueillir du sperme par masturbation, après trois à cinq jours sans rapport sexuel afin d’obtenir un sperme riche en spermatozoïdes. Le sperme est alors examiné au microscope afin d’effectuer une numération des spermatozoïdes et d’observer leur morphologie. Un nombre insuffisant de spermatozoïdes, ou la prédominance de spermatozoïdes de morphologie anormale peut être à l’origine de la stérilité.
Le spermogramme ne doit pas être réalisé si l’homme a de la fièvre ou prend des médicaments.
En cas d’anomalie, l’examen doit être renouvelé pour confirmer, ou non, les anomalies observées.
Cet examen peut être complété par la recherche d’un germe dans le sperme (spermoculture) ou un test de migration-survie des spermatozoïdes qui calcule la proportion des spermatozoïdes encore mobiles à 24 heures.
En cas d’anomalies de ce premier bilan, d’autres examens sont prescrits
Il s’agit :
d’un bilan plus poussé du sperme, à la recherche d’anticorps anti–spermatozoïdes ou d’anomalies de la composition du sperme ;
d’une échographie des organes génitaux (testicules, prostate) ;
d’un bilan hormonal (testostérone, FSH…) ;
d’une analyse du caryotype (ensemble des chromosomes d’une cellule) lorsqu’une infertilité d’origine chromosomique est suspectée et éventuellement des tests génétiques ;
d’une biopsie testiculaire.
3/Examen concernant le couple infertile : test de Hühner ou test « post–coïtal »
Au moment de l’ovulation, le col de l’utérus sécrète une substance transparente, la glaire cervicale, qui permet aux spermatozoïdes de remonter dans l’utérus.
L’examen consiste à prélever de la glaire cervicale au cours d’un examen gynécologique réalisé dans les six à douze heures qui suivent un rapport sexuel.
L’objectif de cet examen est de s’assurer de :
la qualité de la glaire cervicale de la femme,
la présence et la mobilité des spermatozoïdes de l’homme dans celle-ci.
Il permet d’étudier l’interaction glaire cervicale-spermatozoïdes et de rechercher des anomalies : insuffisance de la glaire et/ou du sperme, suspicion d’anomalies immunologiques en présence d’une glaire et d’un sperme normaux.