Introduction
La borréliose de Lyme (BL) est la plus fréquente des maladies vectorielles à tiques dans l’hémisphère nord. Entre 2009 et 2020, l’estimation du nombre de cas de borréliose de Lyme diagnostiqués en médecine générale a varié entre 25 000 et 68 530 cas par an. L’estimation du taux d’incidence
annuel de la borréliose de Lyme a tendance à augmenter depuis 2009. Le taux d’incidence annuel de borréliose de Lyme était estimé à 91 cas pour 100000 habitants (60 033 cas estimés) en 2020, contre 76 cas pour 100 000 habitants (50 133 cas estimés) en 2019. Depuis 2009, il fluctue entre un minimum de 41 en 2011 et un maximum de 104 en 2018.
La BL est une infection bactérienne due au spirochète Borrelia burgdorferi sensu lato, transmise à l’homme par la piqûre d’une tique Ixodes, présente sur tout le territoire.
Les manifestations cliniques de la BL touchent principalement la peau, le système nerveux et les articulations. Elles évoluent en trois phases : localisée précoce (érythème migrant), disséminée précoce (évolution < 6 mois) et disséminée tardive (évolution > 6 mois).
Des manifestations cliniques aspécifiques, parfois invalidantes, telles que fatigue, douleurs diffuses et troubles cognitifs (altération de la mémoire et de la concentration) sont aussi rapportées par les patients à tous les stades de BL. La difficulté diagnostique réside dans le fait que ces symptômes, attribués à la BL par le patient et/ou ses médecins, peuvent également relever de nombreux diagnostics différentiels, qu’il s’agisse de maladies générales (par exemple neurologiques ou auto-immunes), de syndromes somatiques fonctionnels (par exemple syndrome de fatigue chronique ou fibromyalgie) ou d’une association de ces différents troubles. C’est dans ce contexte d’incertitude diagnostique que les praticiens doivent prendre en charge ces patients.
Pour répondre à cet enjeu, cinq centres de référence de prise en charge pluridisciplinaire des MVT (CR MVT) ont été désignés par le ministère des Solidarités et de la Santé en juillet 2019 avec pour objectifs l’expertise clinique (prise en charge tertiaire), la recherche sur les MVT, l’enseignement, la
communication et l’harmonisation des prises en charge. Une trentaine de centres de compétences (CC MVT) associés aux CR MVT ont été créés en France métropolitaine avec pour mission la prise en charge au niveau secondaire des suspicions de BL.
Enfin, un réseau ville-hôpital doit se constituer autour de ces structures, afin d’assurer la prise en charge en soins primaires des patients présentant des formes simples ou nécessitant une coordination de leur parcours de soins par leur médecin traitant pour les formes plus complexes.
Dans quelles situations faut il orienter le patient au centre de compétence le plus proche ?
- Érythème douloureux ou doute sur un EM ou EM traité non résolutif à 1 mois
- Ulcération ou tache noire ou lésion croûteuse
- Signes généraux + Adénopathie satellite +Fièvre avec ou sans point d’appel clinique
- Fièvre avec signes méningés (et adresser le patient aux urgences)
- Arthrite vraie aiguë (et adresser le patient aux urgences)
- Arthrite vraie subaiguë
- Arthrite aiguë ou subaiguë chez l’enfant (et adresser le patient aux urgences)
- Arthralgie inflammatoire + sérologie BL POS
- Radiculite isolée
Dans quelles situations le médecin traitant doit réaliser des sérologies si des symptômes sont survenus dans les suites de la piqûre de tique (1 mois)
- Arthrite vraie subaiguë
- Arthralgie inflammatoire + bilan rhumatisme inflammatoire
- Radiculite isolée
Dans quelles situations, il n’est pas recommandé de réaliser les sérologies BL
- Arthralgie mécanique
- Plaintes fonctionnelles non spécifiques : asthénie, douleurs, troubles de
concentration, etc.