Dépistage de virus de l’hépatite B (VHB)

Dans le monde, deux milliards de personnes présentent des marqueurs d’infection passée ou présente par le VHB. Environ 240 millions de personnes souffrent d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B (définie comme la positivité pour l’antigène de surface de l’hépatite B pendant au moins six mois). La prévalence du portage de l’Ag HBs est la plus élevée en Asie du sud-est et en Afrique sub-saharienne. En France métropolitaine, elle est estimée à 0,65 %, ce qui correspond à plus de 280 000 personnes, avec environ 2 500 nouveaux cas par an.
L’incidence des hépatites B aiguës a elle été estimée récemment à 0,44 pour 100 000 habitants en France.
Le nombre de décès en France parmi les patients hospitalisés avec un diagnostic d’hépatite B est d’environ 2 000 pour l’année 2011 (9). L’effectif de décès par hépatite B chronique était de 79 en 2013 en France métropolitaine. Le nombre de décès liés à l’hépatite B serait proche de 1 300 par an selon une enquête de l’Institut de veille sanitaire réalisée en 2008.

Dépistage du virus de l’hépatite B (VHB) par TROD

Le 25 juillet 2016, la Haute Autorité de Santé (HAS) a évalué la performance des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) de l’hépatite B. Elle conclut que les TROD, en permettant de toucher les populations à risque éloignées du système de soins, constituent un outil complémentaire au dépistage biologique classique qui reste la méthode de référence. La HAS estime par ailleurs que les tests rapides devraient faire partie d’un dépistage combiné avec les TROD du VIH et de l’hépatite C.

Les deux Arrêtés du 16 juin 2021 autorisent la réalisation des TROD VHB par les sages femmes, les médecins et les professionnels de santé sous la responsabilité du médecin après formation obligatoire (voir arrêté du 1er août 2016) et par des non professionnels de santé sous certaines conditions (enregistrement de la structure autorisée auprès de la DGARS et formation obligatoire de une journée).

Le dépistage par TROD : pourquoi ?

le dépistage par TROD doit contribuer à compléter l’offre conventionnelle existante de dépistage de ces infections (1) auprès des populations et des individus les plus exposés au risque de transmission du VIH, du VHC ou du VHB, notamment les populations ayant des difficultés à recourir à des structures de soins ou de prévention quelle qu’en soit la raison (géographique, sociale, …) et les populations non ou insuffisamment dépistées qui seraient plus facilement convaincues du fait d’un dépistage immédiat par un test rapide.

Le dépistage par TROD : pour qui ?

Les TROD n’ont pas d’indication pour le dépistage de ces infections en population générale mais est destiné aux personnes originaires de zones de forte et moyenne endémie, aux personnes consommant ou ayant consommé des substances psychoactives, aux personnes déjà infectées par le VIH ou le VHC et ne faisant pas l’objet de suivi médical, aux personnes détenues ou ayant été détenues, aux personnes en situation de prostitution, aux personnes en situation de précarité, aux personnes à partenaires multiples (au moins 2 partenaires dans l’année), les personnes éloignées des soins.

le dépistage par TROD : par qui ?

Par les établissements ou services médico-sociaux, structures associatives impliqués dans la prévention sanitaire ou la réduction des risques et des dommages associés à la consommation de substances psychoactives,

Par les centres ou établissements de planification ou d’éducation familiale (CPEF) ou d’information, de consultation ou de conseil familial (EICCF),

Le dépistage par TROD : comment ?

Pour le VHB, compte tenu de la complexité de l’interprétation des marqueurs sérologiques de l’hépatite B et de la nécessité de rechercher, dans un second temps, les trois marqueurs Ag HBs, Ac anti-HBc et Ac anti-HBs, le test est pratiqué exclusivement avec un dispositif médical de test rapide d’orientation diagnostique détectant l’antigène de surface AgHBs.

Appel à projet

Malgré une activité importante de dépistage, de nombreuses personnes porteuses du VIH ou des infections par les virus de l’hépatite C (VHC) et de l’hépatite B (VHB) ne connaissent pas leur statut sérologique (épidémie cachée) et sont dépistées à un stade avancé de l’infection. Ainsi la DGS lance un nouvel appel à projet national ayant pour objectif de soutenir une offre complémentaire de dépistage communautaire par TROD VIH VHC ET VHB assurée par des structures associatives impliquées dans la prévention sanitaire ou la réduction des risques associés à la consommation de substances psychotropes.

Cet appel à projets fait suite à la publication des nouveaux textes réglementaires qui permettent la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique de l’infection par les virus de l’immunodéficience humaine (VIH 1 et 2) et des infections par les virus de l’hépatite C (VHC) et de l’hépatite B (VHB), en milieu médico-social ou associatif et autres centres et établissements autorisés.

Dépistage du virus de l’hépatite B au laboratoire

Si les performances du seul TROD Ag HBs commercialisé en France sont jugées suffisantes, elles demeurent moindres sur sang capillaire et imposent une confirmation sérologique systématique en cas de positivité.

Le dépistage par TROD VHB (Ag HBs) ne peut donc aucunement se substituer au dépistage biologique.

Ainsi, la HAS recommande l’utilisation des TROD VHB comme un outil de dépistage complémentaire au dépistage biologique classique, qui reste la méthode de référence.