Performances des tests diagnostiques
La Direction générale de la santé a publié en septembre 2016 un « Plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les autres maladies transmissibles par les tiques », prévoyant dans l’axe stratégique 3 : « Améliorer et uniformiser la prise en charge des malades » l’élaboration d’une recommandation de bonne pratique pour les maladies transmissibles par les tiques (action 9).
L’élaboration de cette recommandation de bonne pratique est sous la responsabilité la Haute Autorité de Santé (HAS), en lien avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et avec l’ensemble des autres disciplines concernées (neurologie, dermatologie, rhumatologie, cardiologie, microbiologie, immunologie etc.). Les associations de patients et la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques (FFMVT) ont été associées à ces travaux, afin de bien prendre en compte leur ressenti et les problèmes auxquels les patients sont confrontés.
La maladie de Lyme est due à une infection par Borrelia burgdorferi sensu lato. C’est la raison pour laquelle nous parlerons dans la suite du texte de borréliose de Lyme. L’homme est l’hôte accidentel d’une infection survenant chez les animaux réservoirs (rongeurs, oiseaux, lézards). L’infection est transmise à l’homme par l’intermédiaire d’une piqûre de tique appartenant au genre Ixodes.
Les autres maladies transmissibles par des tiques ou maladies vectorielles à tiques (MVT) en France sont : la méningo-encéphalite à tiques, la tularémie, la babésiose, l’anaplasmose granulocytique humaine, certaines rickettsioses, et les infections à Candidatus neoehrlichia mikurensis.
D’autres agents infectieux pourraient être transmis par les tiques mais leur capacité à engendrer une maladie humaine reste à démontrer : certaines ehrlichioses et certaines bartonelloses.
Certains cas sont diagnostiqués tardivement (plus de 6 mois après les premiers symptômes) et présentent des signes cliniques parfois graves (neurologiques, dermatologiques, et articulaires principalement), suivis de séquelles éventuelles, malgré un traitement adapté. Certaines personnes ayant été potentiellement exposées aux tiques présentent des signes cliniques polymorphes, persistants, généralement diffus, non expliqués, pouvant être invalidants. Il peut s’agir de patients ayant été antérieurement traités pour une borréliose de Lyme ou de patients n’ayant jamais reçu de traitement pour une borréliose de Lyme. Cela pose le problème de l’attitude diagnostique et thérapeutique, de la recherche anamnestique d’une exposition vectorielle, de la démarche diagnostique différentielle à la recherche de causes infectieuses ou non infectieuses et de la réponse prioritaire à la souffrance et à l’errance des patients.
Les propositions faites aux décideurs publics concernant le sérodiagnostic de borréliose de Lyme sont :
-développer de nouveaux outils diagnostiques. Pour cela il faudra notamment inciter àdocumenter la séropositivité ou séronégativité dans des infections disséminées prouvées (culture/PCR) à d’autres espèces de Borrelia que les trois principales ;
–valider des trousses commerciales de sérologies ELISA et WB afin d’utiliser les plus performantes à ce jour et d’harmoniser les pratiques pour le diagnostic des MVT (saisine ANSM en cours) ;
-promouvoir la recherche sur des outils à la phase primaire de l’infection, des marqueurs d’évolutivité de l’infection au stade disséminé, des marqueurs non invasifs des formes neurologiques de borréliose de Lyme ;
-valider des tests diagnostiques notamment par PCR permettant de diagnostiquer les autres infections humaines transmises par les tiques ;
-développer des PCR spécifiques à ces pathogènes.